Parfois en certains jours, de lumière Parfaite
Il y a parfois l’indécence de ta beauté
qui existe bien que je sois le seul à la voir
Parce que tu vis malgré moi
et hors de moi
peu importe que je m’en souvienne ou pas
Car même si j’accepte que l’on puisse quitter ton corps
sans connaître l’exil
je n’arrive pas à comprendre comment on peut trouver un
couchant triste
Hymne à la terre
J’ai découvert le secret de ton rêve dans les prairies, ta sérénité dans les vallées, ta volonté dans les rochers et ton profond et mystérieux silence dans les cavernes… Tu es la langue de l’éternité et ses lèvres, tu es la corde du luth des siècles et leurs doigts, tu es l’idée de la vie et son symbole.
En chair vive
Me voici au coin du feu, vigilant, dans l’attente de la nouvelle année. J’entends déjà les pétards festifs dans la rue, signe que ça ne va pas tarder. Que nous apportera son mystère impénétrable ? Pour certains la vie, pour d’autres la mort. Serai-je des seconds ou des premiers ? Mais je ne veux pas penser à cela. je chasse de mon esprit cette idée triste. Je joins mon espoir à celui de millions de semblables s’obstinant à ne pas désespérer. Au destin, j’ai déjà fait un pied de nez en maintes occasions, à force de volonté. Pourquoi ne renouvellerais-je pas l’exploit ? L’homme est une autonomie contingente. Sans avoir le dernier mot dans les événements, il les infléchit cependant. Mais il perd ce privilège quand il ne croit plus en lui-même. C’est alors que les dieux ont tous les pouvoirs.
Le livre de l’intranquilité 2
Nous sommes qui nous ne sommes pas, la vie est brève et triste. Le bruit des vagues, la nuit, est celui de la nuit même; et combien l’ont entendu retentir au fond de leur âme, tel l’espoir qui se brise perpétuellement dans l’obscurité, avec un bruit sourd d’écume résonnant dans les profondeurs!
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l’abîme.
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d’exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l’émotion en marées hautes !
Combien de larmes pleurées par ceux qui obtenaient, combien de larmes perdues par ceux qui réussissaient ! Et tout cela, durant ma promenade au bord de la mer, est devenu pour moi le secret de la nuit et la confidence de l’abîme.
Que nous sommes nombreux à vivre, nombreux à nous leurrer! Quelles mers résonnent au fond de nous, dans cette nuit d’exister, sur ces plages que nous nous sentons être, et où déferle l’émotion en marées hautes !
Rita et le fusil
Entre Rita et mes yeux: un fusil
et celui qui connaît Rita se prosterne
adresse une prière
à la divinité qui rayonne dans ses yeux de miel
moi, j’ai embrassé Rita
quand elle était petite
je me rappelle comment elle se colla contre moi
et de sa plus belle tresse couvrit mon bras
je me rappelle Rita
ainsi qu’un moineau se rappelle son étang
Ah Rita
entre nous, mille oiseaux mille images
d’innombrables rendez-vous
criblés de balles.
Le nom de Rita prenait dans ma bouche un goût de fête
dans mon sang le corps de rita était célébration de noces
deux ans durant, elle a dormi sur mon bras
nous prêtâmes serment autour du plus beau calice
et nous brulâmes
dans le vin des lèvres
et ressuscitâmes
Ah Rita
qu’est-ce qui a pu éloigner mes yeux des tiens
hormis le sommeil
et les nuages de miel
avant que ce fusil ne s’interpose entre nous
il était une fois
Ô silence du crépuscule
au matin, ma lune a émigré, loin
dans les yeux couleur de miel
la ville
a balayé tous les aèdes, et Rita
entre Rita et mes yeux, un fusil.
Les mémoires courtes 18
Car il s’agit bien
De naître
Après tout.
Naître
A contretemps.
Naître
Après son temps.
Naître blanc
Comme l’ivoire
La bougie
Qui consume
L’écran.
Naître noir
Salamandre
Près du cœur
Des diamants
Naître presqu’île
Vagues et continent.
Naître
Une seconde fois
Une dernière fois
La millième
Avant que de parcourir
Les sentiers ardus
Des mille morts
Souffrir la malemort
Naître brillant
Avant que de se coucher
Près de la femme à la faux
Dormir d’un seul œil
Au seuil des tombeaux.
Naître tôt ou tard
Tardillon
Nénuphar
Naître sur un divan
La parole sous le vent.
Mais mon bel amour
C’est auprès de toi
Que je suis né bien souvent
C’est là
Où je nais
Le mieux.
Sans confondre
L’enfant
Et l’amant
Le migrant
Le mutant
Le jusant
Et les perdants
Quinzième Poésie verticale
« (…)
Qu’intercaler alors entre la rose et la lumière,
entre la nuit et l’amour,
entre un homme et la mort,
entre la vie et ce matin transmué en souvenirs ?
Que mettre entre ce qu’est une chose
et cela qu’elle n’est pas,
pour qu’elle puisse l’être ?
Comment tamiser la distance
entre nous et l’absence
pour trouver à la fin notre présence ? »
Portraits abstraits
Nous sommes faits de mille détails dont nous n’avons pas conscience. Que savons nous de ce qui en nous a touché l’autre, a provoqué son amour, et lui que sait il de ce qu’il en est. Ce sera un geste, un mot, une manière d’être, de se taire ou de dire. De révéler sa part d’enfance, d’être attendrissant, sincère. C’est pour cela que je préfère peindre les portraits des gens avec mes mots plutôt qu’avec mes pinceaux ou mon appareil photo. Les mots sont plus précis pour dépeindre ces milliers de facettes, ces petits riens qui sont les trésors de chaque être. Il y a aussi l’inexplicable, ce qui ne peut se décrire, l’invisible, l’indicible, l’alchimie entre deux êtres, à un moment donné. Ce moment peut être long ou court, durer toute une vie, durer l’éternité, ou être fugace comme la vie d’un papillon. Mais la somme de tout cela fait de nous ce que nous sommes.
Représentation du monde, abstrait ou surréaliste, la peinture a mille visages ,elle est pour nous un moyen de nous évader ,de laisser libre cours a notre imagination ~
Représentation du monde, abstrait ou surréaliste, la peinture a mille visages ,elle est pour nous un moyen de nous évader ,de laisser libre cours a notre imagination ~
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