
Les mots sont des bateaux qui partent en voyage.
Certains, quittant le port, s’en vont pour un naufrage
Jamais ils ne verront les côtes attendues,
Sombrant dans les eaux bleues d’une vague perdue.
D’autres prennent le large et, la cale remplie
De messages d’amour, de paix, enfin de vie,
Ils espèrent toucher des plages abordables,
Ouvertes, pour le moins, aux accueils agréables.
Sur le quai du départ tous les espoirs agitent
Leur mouchoir, crient « bons vents » et les larmes hésitent
À se fondre aux embruns. Mais au noroît contraire,
La parole s’envole et invite à se taire.
Le verbe est déjà veuf, l’adjectif, inutile.
Ces deux-là se perdent en parole futile
Dans le roulis sans fin de l’incompréhension.
Les esquifs, eux, cinglent sans y faire attention.
Les mots sont des bateaux qui n’ont guère d’amarres
Et qu’on laisse voguer au plus grand des hasards.
Roses de Ronsard, ils ne vivent qu’un instant.
Au bout du voyage, hélas, nul ne les attend.
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Publié par Insomnia
I often wonder who I am and where is my country and where do I belong and why was I ever born at all.
(Jean Rhys, Wide Sargasso Sea)
C'est une loi éternelle que celui
qui l'emporte en beauté doit l'emporter en puissance.
(HYPÉRION).
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