
je ne lutte plus je m’amalgame
L’infini est une région
S’y diriger
Cela en quoi le mal se manifeste
Cela en quoi le bien se manifeste…
D’un coup
un voile fait des milliers de voiles
de l’opacité,
de l’opposition des créatures
est écarté
Bivouac en plein ciel
Plus de demain
Plus de missions
Je n’ai pas d’origine
Je ne me rappelle plus mes épaules
Où donc le dispositif pour vouloir ?
Rien
Seulement
Rien
«
Rien » s’élève du naufrage
Plus grand qu’un temple plus pur qu’un dieu
«
Rien » suffit
frappant le reste d’insignifiance
d’une inouïe, invraisemblable
pacifiante insignifiance
Bénédiction par le «
Rien »
pour l’éternité
Rien
réjouissant le cœur distribué à tous
Par-dessus
effaçant tout
Unité
Totalement
Tous les êtres
le règne de l’existence commun à tous
Magnifique !
La grande flaque de l’intelligence
étendue sur le monde
inerte
apaisée
sans compétition
sans griffes
sans ambition
embrassant embrassé
Perdus les outils retrouvée la semence
Le comble le comble m’appelle seulement le comble
Universels bras qui tiennent tout enlacé
Univers donné donné par dépouillement
Ablation
Oblation
Instruit invisiblement
Un lieu est donné quand tous les lieux sont retirés
A personne
pour nulle chose
on ne pourrait plus porter envie
Tourbillons endormis le joyau reste
Saisie, dessaisies
Envahissante
Bousculante
félicité qui veut toute la place
élémentaire
éliminatrice
Fini le parcours des prétextes
La flèche part dès qu’il y a oubli
Le privilège de vivre
inouï dilaté
vacant suspendu dans le temps
L’Arbre de la
Science
Omniscience en toutes les consciences percevant le perpétuel…
Henri Michaux,
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